Brigitte Findalky, coloriste mariée à l’auteur de bandes dessinées Lewis Trondheim, est née à Mossoul en 1959 d’un père irakien et d’une mère française. Elle grandit en Irak jusqu’en 1973, année de son exil en France. Dans ce livre, elle raconte son enfance, belle, insouciante, légère à l’image des coquelicots de la première de couverture. Mais malheureusement cette plante couleur sang est aussi fragile.
Au regard de ce qu’est devenu l’Irak aujourd’hui, les souvenirs de l’auteur prennent donc une teinte particulière. Ainsi, elle se souvient dans les premières pages des pique-nique familiaux du vendredi sur le site archéologique de Nimrod ou celui d’Hatra, des endroits idéaux pour jouer au ballon et grimper sur les vieilles pierres. Il était interdit d’emporter quoi que ce soit, bien entendu, et « les voitures étaient fouillées à la sortie du site pour le préserver à jamais ». Le 7 mars 2015, cet endroit a été détruit avec des explosifs et des bulldozers.
Brigitte Findalky relate son enfance avec le recul de l’adulte sur ce qu’est devenu l’Irak. Il lui faudra longtemps par exemple, avant de demander à sa mère pourquoi certaines pages du magazine féminin français auquel elle est abonnée sont découpées avant qu’elle le reçoive. Après plusieurs années d’exil, alors qu’elle retourne en Irak pour les vacances, la scénariste prend conscience que le pays a régressé et qu’elle n’a plus vraiment envie de retourner y vivre.
A la lecture de ces tranches de vie, on pense à L’Arabe du futur de Riad Sattouf ou aux romans graphiques de Guy Delisle. L’absurdité de certaines situations, la vie qui devient de plus en plus dure, les libertés de moins en moins grandes, le scénario est malheureusement toujours le même.
Le dessin de Lewis Trondheim, composé de petites vignettes mettant en scène des situations de la vie quotidienne, est coloré et pas du tout tragique. Les visages sont assez gros et occupent entre le tiers et la moitié des silhouettes. Le trait, fin mais assez peu détaillé, plonge le lecteur dans l’univers d’une famille et de tout un pays. Car à travers son histoire, c’est bien à celle de l’Irak et de son peuple que Brigitte Findalky redonne vie. A l’heure où le pays est toujours dans une situation tragique et où l’on tente d’effacer son passé, c’est plus que jamais nécessaire.
FINDALKY, Brigitte, TRONDHEIM, Lewis, Coquelicots d’Irak, L’Association, 2016.
La BD de la semaine, c’est chez Stephie aujourd’hui.
Un titre que je compte bien lire s’il est disponible dans ma médiathèque!
Il devrait être disponible dans toute médiathèque digne de ce nom !
oh, ça a al’air chouette, je note 🙂
Merci !!
Merci à toi de ton passage ici.
Je comprends ta référence à l’Arabe du futur, ça me tente d’autant plus !
Il faut d’ailleurs que je lise le dernier tome de L’Arabe du futur.
J’avoue que je n’en ferai pas une priorité, je l’ai feuilleté et je ne suis pas emballée plus que ça par le graphisme…
C’était mon cas aussi au départ et finalement, j’ai adhéré.
Je n’ai pas souvenir d’avoir vu passer cet album, et ce que tu en dis donne envie d’en savoir plus… Peut-être arrivera-t-il en bibliothèque ?
Sinon, il faut faire une suggestion d’achat. Vu le sujet et les auteurs, ça devrait être accepté.
En fait, il y est, je l’ai vu sur leur catalogue en ligne ! 🙂
Tout à fait ce que j’aime !
Alors ça en fait un de plus à lire !
Il a l’air super! Je me note le titre.
Tu fais bien !
si je le croise en bibliothèque je jetterai un oeil, c’est sûr!
Tu peux l’emprunter les yeux fermés.
J’aime beaucoup les albums qui ont une base historique ou biographique. Je note
Moi aussi. Ce genre de BD permet d’apprendre de manière agréable.
Tiens… si tu compare à Delisle… je pense que ça peut me plaire!
Il ne te reste plus qu’à mettre la main dessus alors.
Je vais le suggérer à la médiathèque alors 🙂
Oui, c’est une bonne idée.
J’aime ce genre de thème. Je note ce titre, merci!
Merci à toi de ton passage ici.