1936. Melilla, ville espagnole du Nord de l’Afrique. Isabel, couturière, veut apprendre à lire, gagner sa vie et être indépendante. Elle refuse de se marier avec le marchand de poisson du marché comme le souhaiterait sa mère et devient amie avec une bande d’anarchistes. Le coup d’État de Franco, suivi d’arrestations et d’exécutions en masse des opposants, l’oblige à quitter sa famille pour se réfugier chez une tante à Barcelone.
C’est là que la jeune femme rencontre Jaime, un artilleur de l’armée républicaine. De 1936 à 1939, Isabel et Jaime sont au plein cœur de la guerre civile et vivent les pires atrocités. A la chute de la République, ils font partie des vaincus et ne peuvent accéder à un travail. Déterminés à s’en sortir, ils vivent de la contrebande puis de la revente de bouteilles de verre. Mais on ne les laisse jamais tranquilles. Jaime échappe de peu à la mort suite à une dénonciation. Le couple se sort à plusieurs reprises de situations compliquées en échange de quelques billets donnés à l’ennemi. Leur destin, celui d’une famille modeste attachée à ses valeurs et décidée à se battre pour la liberté, est lié de près à celui de l’Espagne franquiste.
Jamais je n’aurai 20 ans raconte l’histoire vraie d’une famille, celle des grands-parents de l’auteur Jaime Martin, engagée contre la dictature de Franco. L’amour, la tendresse, le courage, la détermination mais aussi la rage de vivre permettent à Isabel et Jaime d’affronter l’adversité de manière remarquable ainsi que de préserver leurs enfants. A travers leur vie, à travers leur quotidien, c’est celle des opposants à la dictature qui est retracée ici.
Si le dessin, très réaliste, ne m’a pas attirée au départ, j’ai été captivée dès les premières planches par le scénario et j’ai fini par apprécier le trait de Jaime Martin. Jamais d’atrocités excessives dans cette BD ni de manque de pudeur. Bien au contraire, le récit de la vie d’Isabel et des siens est vraiment touchant. Quel courage ! Quelle abnégation pour avoir coûte que coûte une vie décente ! L’auteur rend ici un magnifique hommage à sa famille.
L’avis de Jérôme.
MARTIN, Jaime, Jamais je n’aurai 20 ans, Dupuis, 2016.
Les autres BD de la semaine chez Noukette.
Je veux la lire !!!!!!
Un cœur sensible comme le tien sera forcément conquis par cette bD !
Je me rappelle de la chronique de Jérôme. Vous invitez réellement à la lecture tous les deux !
Sans le prix local de la BD historique auquel je participe avec des élèves, je serais sans doute passée à côté de ce titre. Cela aurait été dommage…
Une partie de l’Histoire vue autrement… Pourquoi pas…
Je lis de plus en plus de BD historiques. C’est un genre que j’apprécie vraiment.
A découvrir aussi de mon côté, même si comme toi les dessins ne m’avaient pas séduite de prime abord…
Il faut parfois savoir passer outre…
Noté, pourquoi pas si je la croise 😉
Tu devrais pouvoir le trouver en médiathèque si tu ne veux pas l’acheter. Tu peux aussi le suggérer pour le CDI de ton collège. Il aurait tout à fait sa place.
Repérée chez Jérôme, tu enfonces le clou !
Hi, hi, hi, tant mieux !
Ayant moi même des grands parents ayant connu et fuit cette guerre, c’est un sujet qui me touche beaucoup. Je me note le titre de cette BD.
Tu y trouveras des choses intéressantes, c’est certain ! Et peut être des aspects de la guerre dont tu as entendu parler dans ta famille. Bonne lecture.
oki oki, je re note 😀
Surligne bien !
C’est tentant, le sujet et ce que tu en dis… 😉
Merci miss !
Repérée aussi, il me la faut épicétou :-p
Voilà, il ne te reste plus qu’à te rendre chez ton libraire préféré .
Jérôme m’avait déjà donné envie de la découvrir. ta chronique me la confirme.
Tant mieux car il mérite vraiment d’être lu !
Que de tentations, aujourd’hui, côté BD !
Chaque mercredi c’est comme ça, ou presque !
Tiens, why not… le dessin ne m’attire pas tant que ça au départ mais peut-être que comme toi, je vais m’habituer!
Le scénario permet de passer très vite au dessus de cet à priori.
Superbe album, oui, j’en garde un magnifique souvenir !
Les élèves à qui je l’ai fait découvrir aiment beaucoup également.
Cela me rappelle la BD « L’art de voler » sur le même sujet.
Merci pour cette référence. Je viens d’aller faire un tour sur bédéthèque et effectivement le sujet est proche. Un de plus à noter !