622 pages. Trois jours. Dire que j’ai dévoré ce deuxième tome de L’amie prodigieuse n’est pas un vain mot. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé Lila, 16 ans, juste après son mariage avec Stefano. Celle-ci découvre le jour de la noce que son mari n’est pas aussi bien qu’elle le pensait. Pour faire fructifier ses affaires et offrir à sa femme tout le confort moderne dont rêve la plupart des habitants de leur quartier pauvre de Naples, Stefano collabore avec les frères Solara, des camorristes que Lila déteste. Sur ce sujet comme sur tant d’autres, la jeune femme ne se laisse pas faire mais Stefano, qui se montre souvent violent, a toujours le dernier mot. L’entourage des jeunes époux, qui voit bien les bleus de Lila sur le visage, ne dit rien. Elena, son amie d’enfance, ne le découvre que plus tard puisque, à cette époque là, elles se voient beaucoup moins. Lila a d’ailleurs tellement honte qu’elle fait tout pour se cacher de celle qui incarne la réussite en poursuivant des études au lycée.
Pendant l’été, les deux amies partent en vacances sur l’île d’Ischia. Un médecin a prescrit des bains de mer à Lila qui ne réussit pas à avoir un enfant. Nous sommes dans les années 1960 et il y a encore de gros progrès à faire dans le domaine de la gynécologie. Quoi qu’il en soit, Elena et Lila profitent de la vie insulaire mais leurs rapports sont toujours aussi compliqués. Dans une espèce de huit-clos, leur relation se tend. Ce qui était déjà sous-jacent pendant l’enfance est exacerbé à ce moment là.
Lila se débat comme elle peut au sein d’un milieu dont elle est prisonnière. Elle est envieuse de l’indépendance d’Elena et des personnes qu’elle fréquente tout en se sentant exclue de ce milieu. Pourtant, si elle savait à quel point son amie se sent inférieure à elle. Lila est mariée, vit dans un bel appartement et dispose de tout l’argent qu’elle souhaite alors qu’Elena habite chez ses parents, passe ses jours et ses nuits à étudier et n’a qu’une ou deux vieilles robes à se mettre sur le dos. Ne parlons pas de son maillot de bain cousu à la hâte et de ses lunettes qui lui mangent le visage.
Ce que j’aime passer mes journées en compagnie de ces deux jeunes femmes. J’ai l’impression que ce ne sont pas des personnages mais qu’elles existent réellement. J’ai hâte de savoir ce qu’elles vont devenir mais en même temps je tremble pour elle. Lila va t-elle réussir à sortir de la prison dans laquelle elle s’est enfermée ? Elena réussira t-elle un jour à se défaire de ce sentiment d’infériorité vis à vis de son amie mais aussi des personnes qu’elle côtoie dans le cadre de ses études ? Malgré mon impatience d’obtenir des réponses à ces questions, je crois que je vais attendre un peu avant d’enchaîner sur la suite, histoire de mieux la savourer le moment venu.
FERRANTE, Elena, L’amie prodigieuse II : Le nouveau nom, Folio, 2016.
tu es une vraie fan 🙂 J’avais beaucoup aimé ce tome (et encore plus le 3è!) et cette plage à Ischia, ahhhh… !!!!
J’ai hâte de me plonger dans le troisième même si je vais attendre un peu !
Je ne me suis pas encore lancée dans cette série de romans mais ce n’est pas l’envie qui me manque. Elle a l’air passionnante! Je ferais aussi connaissance avec Lila et Elena un jour, j’en suis certaine.
Si tu en as l’envie, il ne reste plus qu’à foncer !
Il faudra que je tombe dans cette addiction là à mon tour alors !! 😉 Pfiou je n’arrive pas à tout lire mazette !
C’est l’éternel problème…
j’ai lu le 4 cette été, et j’ai adoré me replonger dans cette ambiance.
Je ne suis pas surprise !
Sauras-tu patienter ?
Je suis bien plus forte que tu ne le crois !
Heu, tu avais pas dit la même chose sur « patienter un peu » après la lecture du tome 1 ? Pourquoi attendre, c’est dommage de laisser du temps , je n’ai pas pu faire autrement car à un moment donné je devais attendre la sortie un an plus tard. J’ai préféré le 2 et le 3 sur toute la série.
Non, justement, je me suis précipitée sur le tome 2 à mon retour en France (j’avais lu le 1 à Naples).
Le premier m’attend mais je ne me suis pas encore lancée.
Je suis un peu submergée par les lectures du Grand Prix des lectrices de Elle mais dès que j’ai un peu de temps devant moi, je me plonge dans le 3 !