Louis est suffisamment grand pour comprendre que si son père pleure aussi souvent, c’est à cause de l’alcool. Une maladie lourde de conséquences pour le malade comme pour son entourage. Une maladie qui détruit tout, à petit feu. A tel point qu’avec sa mère et son frère, ils ont quitté la maison familiale, à la campagne, pour « la cabane dans l’arbre », un appartement avec vue sur l’autoroute. Sur le balcon, accompagné de son copain Boris, Louis espionne les voitures de police fantômes et discute de Billie.
Billie, c’est celle qui fait trembler le cœur de Louis, surtout quand elle remonte ses lunettes sur son nez, avec son doigt. C’est une dévoreuse de livres, avare en mots, qui n’a pas peur des plus grands à l’école. L’adolescente ne le sait pas mais elle est quasiment la seule bulle de bonheur dans le quotidien tout terne de Louis. Ce dernier aimerait bien lui parler et lui avouer ses sentiments. Mais à cet âge, ce n’est pas si simple.
Avec beaucoup d’émotion, de poésie et de sensibilité, Louis parmi les spectres alterne les moments heureux du passé et le quotidien de ce jeune adolescent dont la vie est devenue grise avec la maladie de son père. Lui et son frère Truffe subissent la situation familiale sans pouvoir rien faire.
Il faut s’habituer à l’ambiance créée par Isabelle Arsenault, s’affranchissant souvent des cases traditionnelles, dans un camaïeu de gris parfaitement en symbiose avec l’état d’esprit du héros. Le trait est parfois flou, le cadre presque toujours terne. Quelques touches de vert viennent parsemer les souvenirs d’un passé heureux et pas si lointain. Le jaune éclatant, lui, est réservé à Billie et à l’espoir.
Louis, aidé par sa mère qui essaie d’enjoliver le quotidien pour rendre la vie plus douce à ses enfants, ne se laisse pas complètement emporter par les problèmes familiaux. Il découvre que l’amour ne se finit pas toujours mal et qu’il peut même aider à surmonter les problèmes. Le soleil, finalement, n’est peut-être pas si loin pour cet adolescent malmené par la vie.
Un roman graphique tout aussi beau que douloureux. Incontestablement à découvrir !
BRITT, Fanny, ARSENAULT, Isabelle, Louis parmi les spectres, La Pastèque, 2016.
Chez Moka.
Une petite pépite. Comment ne pas avoir le coup de cœur pour cet album !?
J’avais adoré, c’est triste, beau, tendre… J’avais adoré
Merci pour la piqûre de rappel ! 😉
le temps passe, et le clou s’enfonce… il faut vraiment, vraiment que je découvre cet album!
Un immense coup de coeur pour moi!!!
Oh oui comme c’est beau !! Je l’avais acheté à Angoulème et je n’ai pas regretté. 😉
Comment ne pas craquer pour Louis…? <3
Acheté l’an dernier à Montreuil avec une jolie dédicace en prime et toujours pas lu. Misère…
J’avais beaucoup aimé. J’aime cet auteur et ses ambiances 🙂
Un immense coup de coeur pour moi. J’en ai fait une chronique pour la revue Pierre Papier Chicon.
je l’avais déjà noté auparavant chez d’autres, à voir quoi 🙂
Un album qui se présente comme une pépite manifestement.J’avais déjà craqué sur la couverture …ton billet achève de me convaincre.
Je l’avais déjà vu passer, la couverture ne m’attirait pas plus que ça, mais après lecture de cet article je me dis qu’il serait dommage de ne pas mettre le nez dedans !
Gros coup de cœur aussi pour moi, cette BD m’a énormément touchée, texte, propos, illustrations magnifiques. Je l’avais empruntée et présentée au club lectures de la bibliothèque où je travaille. Je pense me l’acheter.
Je vais finir par la lire, tout le monde en dit du bien !
Encore une bd qui vient s’ajouter à ma liste de bd à lire 😉
Un roman graphique beau et douloureux : n’en dit pas plus.
Une très belle lecture
J’avais déjà été tentée mais là tu enfonces le clou on peut dire
Je reste dubitative…
Ah bon ? Pourquoi ?
Je ne sais pas vraiment… l’esthétique me gêne un peu…
J’ai aussi trouvé cet album magnifique. J’ai été séduite par l’idée d’attribuer une thématique aux couleurs.