Alors qu’elle est en classe préparatoire littéraire et ne supporte plus les rivalités, le bachotage et le ton cassant des enseignants, Lucie tombe amoureuse. Le sentiment qu’elle éprouve n’a cependant rien à voir avec celui que nous connaissons tous plus ou moins. Grâce à son amie Mathilde, Lucie découvre le couvent et trouve enfin l’apaisement dans ce lieu coupé du monde. Rapidement, elle décide de prendre Dieu pour époux.
Sa mère et Juliette, son amie de toujours, ne comprennent pas sa décision. Mais Lucie ne reviendra pas dessus malgré les doutes qui la rongent. Parler lui manque. Manger à outrance est insupportable. Elle qui prenait soin de son apparence devient bouffie et n’a plus de cheveux. Respecter les règles qu’elle a acceptées en décidant de vouer sa vie à Dieu est une épreuve, un combat de tous les instants.
La narration mêle habillement le point de vue de Lucie et celui de Juliette, son amie, qui ne comprend pas comment elle a pu changer ainsi. Juliette considère cette décision d’entrer dans les ordres comme un abandon, une trahison. Comme elle, j’ai ressenti de l’incompréhension et de la colère face à l’embrigadement et aux humiliations que Lucie accepte au nom de Dieu. Elle qui croyait se mettre à l’abri du monde extérieur en retrouve tous les travers au sein de sa communauté. La manipulation est même pire car on ne la soupçonne pas dans un tel endroit.
Lucie ou la vocation est un roman qui se lit facilement et qui fait réfléchir. La dernière partie prend même des allures de thriller et on tourne les pages avec hâte jusqu’au dénouement. S’il n’avait pas fait partie de la sélection des 68 premières fois je ne serais sans doute pas allée vers un tel sujet mais je ne regrette pas ma découverte !
GUILLAUD, Maëlle, Lucie ou la vocation, Éditions Héloïse d’Ormesson, 2016.
Elle m’intrigue cette histoire. Si je trouve le roman en bibli, je tenterai.
Je me demande toujours ce qui est de l’ordre du plausible dans cette fiction. La question de la nourriture par exemple m’a beaucoup interpelée.
Comme toi, je n’aurais jamais lu ce roman sans les 68 ! Une étonnante découverte qui fait réfléchir…
Oui, c’est tout à fait ça !
Manger à outrance? Bizarre… On est loin de l’ascétisme alors?
Le premier jour, avec l’émotion, elle n’a pas faim mais elle est obligée de tout manger. Elle n’a pas le choix. Je ne sais plus si c’est cette fois là où une autre, elle vomit et doit finir son assiette quand même. Elle a aussi des problèmes de constipation et on lui refuse les médicaments prescrits par le médecin. Tu vois le genre…
Même remarque qu’Aifelle…
Je pense que ça vaut le coup de le lire !
Me voilà tentée, ce que n’aurait pas réussi la couverture.
Oui, c’est vrai que la couverture ne m’attirait pas non plus, tout comme le sujet !