La rentrée des classes, ce n’est pas toujours un moment facile, qui plus est lorsque l’on ne connaît personne. Jean était en maternelle dans un autre quartier et se retrouve dernier dans le rang des CP. Il donne la main à un petit garçon, seul lui aussi, qui va rapidement devenir son ami. Quand la maîtresse demande à chaque élève son nom et la profession de ses parents, Jean sent l’anxiété monter en lui. Que va t-il répondre à cette question ?
A la sortie de l’école, c’est la gouvernante, Yvette, qui vient chercher Jean. Yvette est une cuisinière de talent et elle s’occupe bien du garçon et de son frère. Lorsque Michèle, la voisine un peu plus âgée que lui, fait jurer à Jean qu’il sait garder un secret et lui lit des cartes postales venues des quatre coins du monde et soi-disant écrites par sa mère, le lecteur sent bien qu’il y a un problème. Le petit garçon, lui, ne comprend pas pourquoi les adultes refusent d’aborder le sujet de sa maman et les regardent parfois, son frère et lui, avec des yeux tristes.
Encore jeune, il est insouciant et aime s’amuser mais il commence à quitter la petite enfance et à se rendre compte de la réalité du monde extérieur. Forcément, cela ne se fait pas sans heurts, encore plus avec ce lourd secret qui plane au dessus de lui.
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill est un roman graphique triste. Avec un tel sujet, difficile de faire autrement. J’ai refermé le livre avec le cœur serré et une impression de malaise puis je suis allée lire quelques critiques et je l’ai rouvert. Cette deuxième lecture m’a permis de prendre du recul et de voir à quel point Jean Regnaud et Emile Bravo proposent une plongée réussie dans le monde de l’enfance. Nous sommes dans les années 1970 et le lecteur qui a connu la 4L, la Simca, le tourne-disque, la télé en noir et blanc, Saturnin le canard et les grand-mères qui piquent ressentira forcément une certaine nostalgie, celle du paradis perdu de l’enfance. Le dessin, rond et très expressif ainsi que les couleurs pastel abondent dans ce sens.
Au final, je garderai un souvenir assez émouvant de cette BD. Elle fait partie de ces livres qu’il faut lire avec des kleenex à portée de main mais qu’on ne regrette pas d’avoir ouvert.
REGNAUD, Jean, BRAVO, Émile, Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill, Gallimard, 2015.
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L’ouvrage fait partie des albums que j’ai emprunté et que j’aimerais beaucoup avoir sur mes propres étagères. Un jour peut-être ! En tout cas, j’en garde un souvenir très net et je voudrais aussi le faire découvrir à mon fils cadet qui ne l’a jamais lu
J’en ai parlé aux élèves du club lecture qui l’ont emprunté immédiatement. J’attends avec impatiences les premiers retours !
Dans quelle tranche d’âge sont-ils ?
Ce sont des collégiens. Des 6èmes et 5èmes dans le groupe que j’ai cette année.
Oh mince, c’est triste.
Mais j’ai envie de savoir l’histoire tout de même. Je note.
Oui, mais il y a autre chose derrière cette tristesse. C’est cela qui fait la force de l’album.
Je prends note pour mes cycle 3 ça peut le faire.
Pour les CM2 sans doute… Mais à lire tout de même avant pour pouvoir en parler avec eux.
Oh, tu donnes sacrément envie d’en savoir plus !
Je note…
Merci pour ce très beau billet (qui déjà m’a serré le cœur, je n’ose imaginer ce que va être cette lecture !)
Tu me fais rougir… Quel joli compliment !
Je garde un souvenir ému de ce bel album…! Un bijou !
Oui, beaucoup beaucoup d’émotion dans cet album.
C’est le chef d’oeuvre d’Emile Bravo. Un incontournable pour moi.
Je ne connais pas bien Emile Bravo mais ce titre me donne envie de me pencher un peu plus sur ce qu’il a fait.
Je l’avais emprunté puis j’ai manqué de temps pour me lancer. Il est au CDI, je sais où le trouver à la rentrée.
Visiblement, il y a un bon fonds dans ce CDI. C’est génial !
Oui, j’ai beaucoup de chance !
Moi aussi j’ai envie de connaître l’histoire. A emprunter à la bibliothèque si l’occasion se présente.
Je pense que tu devrais le trouver assez facilement.
même si y’a un côté triste j’ai quand même beaucoup de curiosité !
Je suis ravie d’avoir attisé ta curiosité. J’adore ça en fait !
Bon… Je vais aller acheter des kleenex alors!
Oui, une grosse boîte 😉 !
Nous sommes prévenus pour les mouchoirs.
Je note le titre pour plus tard, pas envie de BD-Lecture-Kleenex dans l’immédiat.
Je comprends tout à fait. Je fonctionne un peu par cycle dans mes choix de lecture et c’est souvent lié à mon état d’esprit du moment.
J’avais beaucoup aimé cette BD et mon ressenti était similaire au tien.
IL ne faut pas y lire que de la tristesse. C’est cela qui est intéressant je trouve.