Nicolas Fiorillo rêve de régner en maître sur son quartier, celui de Forcella, à Naples. Il va encore à l’école, roule en scooter et a trois poils qui poussent sur le menton mais rien ne l’effraie. Ainsi, il n’hésite pas à donner une leçon à celui qui a osé liker la photo de sa petite amie, Letizia. Et pour ce faire, il ne trouve rien de mieux que de le ligoter sur la Piazza Bellini et de lui déféquer sur le visage en public.
Le rêve secret de Nicolas, c’est de former une « paranza », un bande qui sème la terreur, possède des armes à feu et gagne beaucoup d’argent. Lui et ses copains sont tous mineurs -les plus jeunes ont à peine une dizaine d’années- et leurs modèles sont les grand noms de la camorra. Être baiseur plutôt que baisé, vendre de la drogue dure, braquer des commerces, tuer pour s’affirmer, se rendre justice soi-même, l’univers de Piranhas est hyper violent.
Roberto Saviano entretient un rythme soutenu. Les scènes se succèdent à une vitesse effrénée. Cela commence par des coups, des intimidations et des passages à tabac. On se doute très vite que tout cela va mal se terminer. Mais que va-t-il arriver à Nicolas et aux siens ? Vont-ils être victimes d’un règlement de compte ? La mafia va-t-elle s’en prendre à eux ? Vont-ils réussir à s’imposer dans leur quartier ?
Avec ce roman inspiré de faits réels, je découvre un phénomène récent à Naples : des bandes, constituées d’enfants et d’adolescents, que la presse qualifie de « baby gangs », imitent les mafieux et inquiètent les autorités italiennes. Il y a de quoi ! Nicolas ne craint ni la prison ni la mort. Il veut être le roi. Peu importe le prix à payer. On pourrait faire un parallèle entre sa façon de se comporter et celle de nos hommes politiques, la violence physique en moins. Du moins je l’espère !
Une adaptation en film est sortie en juin dernier et la suite du roman est déjà publiée en France. Nul doute que je la lirai !
SAVIANO, Roberto, Piranhas, Gallimard, 2018.
Comme les grands, ça fait vraiment peur ! Je le retiens mais pas pour maintenant, je suis dans le tome 4 de l’amie prodigieuse, je vais donc faire une pause sur l’Italie 🙂
L’amie prodigieuse et mon voyage en Italie l’année dernière m’ont donné envie de découvrir un peu plus la littérature de ce pays.
J’ai entendu l’auteur à la radio, je l’ai trouvé très intéressant sur le sujet, mais je ne crois pas que je me lancerai dans une lecture aussi dure.
L’aspect sociétal m’intéresse beaucoup. C’est ce qui me permet de supporter cette violence.
Faire comme les grands ! Bah oui, il n’y a pas d’âge pour mal faire et les exemples se ramassent à la pelle… alors pourquoi pas nous ! J’ai froid tout à coup.
Quand tu lis le livre, tu peines à imaginer qu’ils sont si jeunes.
Ma libraire me l’avait conseillé, mais je sortais déjà d’un roman sur la mafia.
Pareil, c’est ma libraire qui m’en a parlé en premier.