Une lecture en apnée. Une vraie claque. Je n’avais encore jamais lu Laurence Tardieu et cette première rencontre restera sans aucun doute longtemps dans ma mémoire.
Je meurs, le roman s’ouvre sur ces deux mots écrits par Geneviève dans une lettre adressée à Vincent, l’homme qu’elle aime mais qu’elle n’a pas revu depuis quinze ans. Vincent prend immédiatement la route pour la rejoindre. Dans la voiture, les souvenirs ressurgissent. Des moments terribles qu’il fait tout pour oublier encore aujourd’hui. Certains êtres, à mesure que le temps passe, deviennent de plus en plus libres : ils se redressent au lieu de s’affaisser. Il émane d’eux une énergie étonnante. Ils sont lumière pour qui les rencontre. J’aimerais savoir ce qu’ils ont fait des ombres de leur passé. De leurs regrets, de leurs déchirures. Comment ils s’en sont arrangés. p. 21
Vincent et Geneviève s’aimait mais leur couple n’a pas résisté à la disparition de Clara, leur fille. Chacun s’est muré dans son silence. Chacun a fait face comme il le pouvait. Et le vide s’est installé entre eux. Parce que toi, peux-être, tu as remporté ton combat contre la douleur. Mais moi je n’ai pas mené de combat. Je n’ai pas eu ce courage. Je me suis simplement efforcé de vivre avec ma douleur, comme une compagne indésirable avec laquelle on est obligé de cohabiter. Je n’ai jamais accepté. Jamais. p. 24-25
Pour oublier, Vincent a rompu tous les liens avec le passé. Geneviève a trouvé refuge dans l’écriture et les mots des autres. Les livres que j’ai gardés, je les ai lus et relus. Et tu sais, Vincent, chaque fois c’est la même joie qui m’emportait, m’apaisait. Tu ne peux pas savoir le bonheur que j’ai trouvé dans ces livres. p.119
Le roman leur laisse tout à tour la parole. Laurence Tardieu a un talent fou pour décrire les émotions, pour coucher sur le papier ce que Vincent et Geneviève ressentent au plus profond d’eux mêmes. Comment rester insensible face à un tel récit ? Si la tristesse, la mort et le deuil tiennent une place importante, c’est pourtant l’amour et la vie qui sont le plus forts. On referme le livre la boule au ventre mais avec une terrible envie de profiter de l’instant présent et des êtres qui nous sont chers. Une lecture bouleversante.
TARDIEU, Laurence, Puisque rien ne dure, Stock, 2007.
C’est décidé, je lis aujourd’hui un des deux Tardieu qui m’attendent sur ma PAL 😉
Rhhooo, j’espère que tu prendras la même claque que moi. C’est quels titres ?
Ses deux derniers 😉
Oh et comme tu vas aimer les autres alors !! 😉
Cet article traînait dans mes brouillons depuis un moment. Depuis, j’ai lu « Rêve d’amour » et le charme n’a pas opéré. Mauvais moment ? Fatigue ? Instinct de protection face à un sujet douloureux ?
Ralala, je l’aime cet auteur …
Oui, je sais. Tu fait d’ailleurs partie de celles qui m’ont donné envie de la découvrir.
J’ai beaucoup aimé ce roman, qui m’avait pas mal remuée.
Oui, moi aussi il m’a remuée. C’est un roman qui fait réfléchir sur des sujets graves.
Comment ne pas noter ?
Tu ne l’as pas déjà lu ? Alors tu n’as pas le choix, effectivement !
Le thème de fait peur mais ton billet donne envie. J’ai lu un de ses premiers titres (je jugement de Léa). J’avais beaucoup aimé.
Le sujet est très dur mais ce qui ressort de tout ça, c’est la vie.
Une lecture qui a l’air en effet bouleversante.
Comme beaucoup de romans de Laurence Tardieu d’après ce que j’ai compris.
J’ai lu ce livre que j’ai beaucoup aimé. Un jour, je suis rentrée dans une librairie où Laurence Tardieu signait des livres. Je me suis allée timidement lui parler et je l’ai trouvée charmante.
Bienvenue ici ! Quelle chance d’avoir fait une telle rencontre. Ces moments là sont précieux.
Il est remonté en tête de ma LAL
Chouette 😉 !
Je ne l’ai encore jamais lue, par contre le sujet me fait un peu peur.
Je crois que Laurence Tardieu aborde souvent des sujets difficiles dans ses romans. Il faut donc choisir le bon moment pour la lire.