Arcadie est un roman déroutant, un de ces livres dont je ne sais trop quoi penser. Il raconte l’histoire de Farah, 14 ans, qui vit à Liberty House, une communauté libertaire située à la frontière franco-italienne. Sa mère, électro-sensible, a trouvé refuge dans cet endroit situé en zone blanche. Son père, complètement à l’Ouest, semble s’y plaire aussi, tout comme sa grand-mère une homosexuelle excentrique.
Dans cette communauté qui regroupe des personnes en marge de la société, la liberté passe avant tout, le naturisme est de mise, la sexualité est débridée. Les couples s’échangent. Les vieux, les moches, les malades ont droit eux aussi à leur dose de sexe. Ils peuvent d’ailleurs se plaindre lors des assemblées s’ils ne trouvent pas de partenaire. Le point commun entre tous les membres de Liberty House réside dans une certaine forme de folie.
L’héroïne, Farah, qui n’est encore qu’une adolescente au début du roman, est complètement obsédée par la sexualité. La langue, à la fois érudite et crue, est déstabilisante. On ne s’attend ni à de tels mots dans la bouche d’une gamine ni à ce qu’elle ouvre sans arrêt ses cuisses à Arcady, le gourou de la communauté, un homme quelque peu rebutant âgé de 35 ans de plus qu’elle. La réflexion sur la féminité et la sexualité est nettement plus intéressante que ces scènes trop présentes à mon goût.
En grandissant, Farah porte un regard sans concession sur sa propre communauté. Un évènement vient montrer les limites de l’Eden que constitue Libery House et remettre en cause ses beaux principes. La jeune fille va alors se confronter au monde extérieur et suivre son propre chemin, si tant est que ce soit possible.
Un roman actuel qui, mine de rien, pointe du doigt certaines des problématiques de notre société et offre une belle ode à l’amour et à la liberté.
BAYAMACK-TAM, Emmanuelle, Arcadie, P.O.L, 2018.
Plus je lis de billets, moins j’ai envie de le lire … je ne pense pas que j’aimerais.
Je ne pense pas que ce soit ce titre qui passe la sélection du prix de Elle du jury de février. Il est en concurrence avec Einstein, le sexe et moi ! Et aussi avec Maîtres et esclaves de Paul Grevaillac que j’ai préféré de loin mais qui, a mon avis, n’a aucune chance de passer.
Je l’ai commencé, mais pas aimé l’atmosphère… j’aurais peut-être du persévérer, mais quand ça ne veut pas… 😉
Ça ne sert à rien de se forcer… sauf s’il y a une raison bien précise.
Effectivement, Emmanuelle Bayamack-Tam nous propose un panorama assez complet des thèmes et obsessions de notre société, tout en continuant à explorer l’adolescence. Dans « Arcadie », c’est Farah qui s’interroge sur son identité sexuelle au sein d’une communauté.
https://collectiondelivres.wordpress.com/2018/10/22/arcadie/
L’adolescence de Farah est assez particulière mais certains questionnement sont universels.
Une drôle de découverte pour moi, l’auteur est vraiment à connaitre!
Je ne sais pas si je me lancerai dans Le garçon de l’été. Ce livre est intéressant mais je n’aime pas forcément être déroutée à ce point.
Il me tentait, mais il faut faire des choix ^^
Et oui… je suis régulièrement face à des dilemmes de ce type !
Il est dans ma PAL, mais je te sens moyennement convaincue.
Oui, même s’il y a quand même des choses intéressantes.
Il ne me tente pas, et c’est plutôt une bonne nouvelle !
Il y a des lecteurs qui ont beaucoup aimé mais il faut suivre tes envies !
Je partage pleinement ton point de vue !
C’est un auteur intéressant quand même… mais je ne sais pas si je la lirai à nouveau. On verra bien !
J’ai beaucoup aimé, mais c’est particulier donc je comprends qu’on puisse rester sur la réserve.
P.O.L publie souvent des titres un peu particuliers…
Malgré son côté très dérangeant, j’ai bien aimé les réflexions qu’il pouvait amener.
Oui, moi aussi. Après réflexion, je ferai certainement une autre tentative avec cet auteur.
Assez déroutant, visiblement. Pourquoi pas s’il croise ma route un jour mais il ne fait pas partie des indispensables de ma LAL.
Je crois que certains aiment justement parce que c’est déroutant.