Un RER qui quitte Paris et file vers une banlieue grise comme il en existe tant en Ile-de-France. La nuit est tombée, à l’intérieur du wagon les paysages défilent. Les passagers ont conscience de la présence des autres mais sont plongés dans leurs pensées les plus intimes et les plus douloureuses.
Laura, dans son beau manteau rouge, a quitté le travail plus tôt comme tous les mardis. Seule, elle porte un poids qui lui pèse sur la conscience. La culpabilité la dévore, à l’image de ses ongles qu’elle ronge jusqu’à s’en faire souffrir.
Chérif, archétype du jeune de banlieue, rentre chez ses parents après sa journée de travail. Un texto de Céline le met face à ses responsabilités. Il ne va pas pouvoir fuir la réalité.
Marie a laissé sa fille a une baby-sitter. Elle ne supporte plus les cris et les pleurs. Ni le regard de Gaëtan qui n’est plus le même qu’avant.
Franck va rejoindre sa famille dans son pavillon de banlieue après sa journée de travail. Ce soir, un peu plus encore que les autres soirs, il a le ventre noué.
Cigarette retourne vers ce café dont elle a accepté de prendre les commandes pour rendre service mais qu’elle aimerait tant fuir.
Liad arrive d’Israël. Après son service militaire, il a décidé de couper le cordon avec sa famille et ses amis pour découvrir Paris.
Alain qui aime observer les étoiles et l’obscurité habite désormais la capitale. De sa fenêtre, il doit se tordre le cou pour voir le ciel. Ce soir, il a rendez-vous avec un être cher.
C’est avec un réel plaisir que je me suis plongée dans ce roman choral. Les voix des différents personnages, d’abord bien distinctes, finissent par se mêler les unes aux autres sans que cela gêne le lecteur. Quelle belle prouesse narrative !
Laura, Chérif, Marie, Franck, Cigarette, Liad et Alain ont des vies bien différentes. Ce qui les sépare est peut-être aussi ce qui rapproche tous les êtres humains : le doute, les désillusions, les chemins que la vie nous fait emprunter sans que l’on se rende forcément des conséquences pour l’avenir. Heureusement, l’homme a la capacité de décider et il peut, s’il le souhaite, modifier le cours de sa vie.
L’analyse psychologique est fine. Pas une de ces vies n’est moins intéressante que les autres. On découvre peu à peu le parcours des personnages jusqu’à ce qu’ils nous deviennent familiers. Une familiarité qui vient du fait que quelque part, ils nous ressemblent.
COLLONGUES, Anne, Ce qui nous sépare, Actes Sud, 2016.
Un grand merci aux organisatrices des "68 premières fois", ce challenge qui permet aux blogueurs participants de découvrir des premiers romans dont certains, comme celui-ci, sont de bien jolies surprises !
Oh ce billet <3 j'ai hâte de découvrir cette merveille :-p
J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi !
Je suis en train de le lire donc je « zappe » ton billet
Il est vraiment bien, n’est-ce pas ?
Roman qui semble bien sympa. Pourquoi pas !
Oui, il mérite d’être lu !
Très tentant celui là !
Celui que je viens de recevoir, Une famille normale, me fait un peu plus peur mais on verra bien.
Un de ces premiers romans qui me tente drôlement
Si tu as l’occasion de le lire, n’hésite pas !
Il arrivera peut-être chez moi grâce aux 68 😉
Une lecture plutôt tentante, mais ça m’effraie tous ces nouveaux romans qui s’enchaînent, alors que je suis loin d’avoir épuisé tout ce qui me faisait envie à la rentrée 2015 !
Je me suis inscrite aux 68 premières fois et je prends les lectures comme elles viennent. Il y a un moment que je ne tiens plus de liste à lire, sauf pour quelques romans qui me tiennent vraiment à cœur.
Terminé hier soir, un très bon premier roman !
On est d’accord alors !
Je suis passée très vite sur ton billet… parce que je fais aussi les 68. Mais je me dis chic chic chic je vais le lire ;).
Il y a de belles pépites dans ces 68 premières fois !
Toujours plaisant de tomber sur des premiers romans de qualité. Je ne participe pas aux 68 premières fois mais je suis de près les avis des participantes 😉
Tu as bien raison car j’ai l’impression qu’il y a de bien jolies pépites dans ces 68 premières fois !
Un roman choral, c’est assez rare. Et si celui-ci est réussi, je note.
Oui, tu peux le faire sans hésiter !