Tout commence par des atrocités commises sur des insectes. Kwame Diggs est enfant et prend plaisir à brûler unes à unes les six pattes d’un criquet vivant. Il ampute ensuite les antennes en soutenant le regard de l’invertébré. Adolescent, il passe à la vitesse supérieure et assassine sauvagement, à coups de couteaux de cuisine, deux femmes et leurs petites filles. Kwame Diggs est le plus jeune tueur en série de l’histoire. Ses crimes sont atroces, je vous épargne les détails mais sachez que ce n’est pas le cas de l’auteur.
Malgré cela, le lecteur est très vite ferré. Dura Lex est un véritable page-turner. Les crimes ont lieu dans les premières chapitres et l’enquête de police semble ensuite piétiner. Que va t-il se passer ? Comment le tueur va-t-il être retrouvé ? Quel va être le rôle de Mulligan, journaliste sportif au Dispatch, dépêché sur les lieux faute d’autre personnel ce jour-là ?
L’arrestation de Kwame a finalement lieu. A cette époque-là, au milieu des années 1990, le code pénal de Rhode Island prévoit que les jeunes délinquants soient libérés à l’âge de vingt et un ans, quel que soit le crime commis. Mais dix-huit ans plus tard, Kwame est toujours derrière les barreaux. L’agression de deux gardiens et la possession de drogue ont alourdi sa peine. Ces accusations, qui semblent montées de toutes pièces, ne dérangent personne, et surtout pas Mulligan. Il se souvient avec précision de l’époque où il a couvert les crimes. Aujourd’hui, alors que le tueur pourrait être libéré, il redoute d’autres meurtres, comme une majorité de la population de l’État.
Mason, le fils du directeur du Dispatch, n’est pas du même avis. Il décide d’enquêter sur ces accusations bidon. La justice doit être exemplaire. Alors, a-t-elle le droit d’aller à l’encontre de la loi même si c’est pour assurer la sécurité des citoyens ? Forcément, cette question résonne dans l’esprit du lecteur. Comme pour toutes les questions éthiques, les réponses sont complexes et il est difficile de trancher.
Un roman à découvrir pour les questions qu’il soulève mais aussi pour ses personnages et sa description du milieu du journalisme d’investigation.
DESILVA, Bruce, Dura Lex, Actes Sud, 2018.
Réservé à ma BM, je l’attends avec impatience.
J’espère que tu n’attendras pas trop longtemps !
Avec « Rituels » c’est un des polars de la sélection qui m’a le plus plu!
Rituels est très addictif mais je trouve les personnages peu fouillés, peu attachants et il n’y a pas de réflexion intéressante comme dans celui-ci.
C’est vrai que celui-ci offre en plus une réflexion et n’est pas seulement un polar classique.
Comme toi, j’ai beaucoup aimé ce roman. Beaucoup de questionnement et de réflexion, c’est intéressant. Il donne envie de découvrir les 2 précédents livres de Bruce DeSilva.
Oui, c’est vrai. Je ne suis pas une grande lectrice de polars mais celui-là me plaît beaucoup.
Je redoute un peu le côté hyper violent ..
Oh, il y a bien pire… Disons qu’il y a quelques passages terribles mais ce n’est pas la majorité du livre, loin de là.
Je le retiens, il me tente bien, et j’aime beaucoup cet éditeur en noir.
Et moi je trouve ses première de couverture très élégantes.
Je ne connais que des classiques sur le mlieu journalistique, du coup, je note celui-là. Il me tente beaucoup