L’île italienne de Lampedusa est tristement connue pour être un des points d’accès privilégié des migrants qui tentent d’entrer clandestinement en Europe, depuis l’Afrique. Les naufrages, ici ou ailleurs, sont tellement fréquents qu’ils ne font même plus la Une de l’actualité. Le nombre de morts est effrayant. Pendant trois ans, l’écrivain Davide Enia se rend régulièrement sur l’île afin de rencontrer ses habitants et de recueillir le témoignage de tous ceux qui tentent de porter assistance aux naufragés. Il en rend compte de manière littéraire et donne une dimension personnelle au récit, loin des statistiques et des reportages d’actualité.
« Ici on sauve des vies. En mer, toutes les vies sont sacrées. Si quelqu’un a besoin d’aide, on lui porte secours. Il n’y a ni couleur de peau, ni ethnie, ni religion. C’est la loi de la mer. »
Il y a d’abord Paola et Melo, ce couple chez qui Davide et son père sont hébergés. Elle, comme beaucoup d’autres insulaires, est profondément marquée par le naufrage du 3 octobre 2013 durant lequel 336 migrants sont morts sur 500 personnes présentes dans l’embarcation. Davide rencontre également un plongeur confronté à des choix cruels quand il doit sauver des vies en mer. Un pêcheur raconte les mains qui glissent sur les corps recouverts de gasoil, rendant difficile le sauvetage des survivants. Des médecins témoignent des violences sexuelles subies par les femmes. Des secouristes expliquent l’état de santé des migrants à leur arrivée sur l’île. Tous sont marqués à jamais et doivent continuer à vivre malgré tout.
Durant ces voyages à Lampedusa, Davide Enia est accompagné par son père, un photographe avare en mots. Il est également souvent en contact avec son oncle, gravement malade. Ses propos sur la relation qu’il entretient avec ces deux hommes mettent en avant la douleur et la fragilité de la vie. Le naufrage intime faisant ainsi écho à la tragédie collective et au ressenti des insulaires.
J’attends de ce genre de récit qu’il me bouleverse ou qu’il me questionne. Cela n’a pas été le cas. Il manque une âme, un engagement de l’auteur dans le propos, notamment sur les migrants. C’est littéraire, c’est bien écrit mais il n’en reste finalement pas grand-chose une fois le livre refermé si ce n’est un constat d’impuissance. Dommage !
ENIA, Davide, La loi de la mer, Albin Michel, 2018.
Dommage en effet.
J’ai lu pas mal d’avis enthousiastes quand même, celui de Clara notamment, et j’avoue que j’ai du mal à comprendre.
J’ai été très sévère dans mes notes pour ce documentaire. Je l’ai même abandonné ! Je rejoins tout ce que tu dis .( Pour le moment, je ne suis pas très emballée par la sélection des documentaires pour le Prix!)
Concernant la sélection de documentaires, soit le sujet m’intéresse beaucoup mais du point de vue de l’écriture ce n’est pas terrible, soit c’est littéraire mais le traitement du sujet laisse à désirer. Moi qui espérait faire de jolies documentaires dans ce genre que je lis peu habituellement, c’est raté !
Pareil! J’ai un peu peur pour ceux qui suivent d’ailleurs !
Je persiste, il m’a bouleversée.Après c’est normal qu’un livre suscite des réactions différentes
Oui, enfin, là, c’est quand même diamétralement opposé !
Ah oui, ton ressenti est très différent de celui de Clara. J’essaierai en bibliothèque, pour voir.
C’est le meilleur moyen pour ta forger ton avis sans prendre de risque.
Je viens d evoir une expo de photo sur cette tragédie ( des photos de migrants mais en France). Dommage, que ce récit ne soit pas frappant.
J’ai lu beaucoup d’articles et quelques livres sur le sujet. Celui-ci ne se distingue pas et ne restera pas longtemps dans mon esprit. C’est dommage effectivement.
J’ai trouvé que son approche était intéressante car elle montre à quel point la vie des habitants de Lampedusa est impactée par l’arrivée des migrants. Et j’ai aimé que son récit soit un témoignage, une réflexion et pas seulement un récit « tire-larmes »…
C’est vrai qu’un des risques est l’apitoiement et que ce n’est pas le cas ici. Pour moi, les récits des habitants ne sont pas suffisamment exploités car l’auteur est trop présent.
C’est peut être un peu « froid » là aussi (comme pour Miss Sarajevo, mais l’écriture doit sauver cela, ce qui n’est peut-être pas le cas pour celui là )
Non, ce n’est pas froid, c’est juste que la manière dont l’auteur traite le sujet m’a déçue. Il est très présent dans le récit et même si je comprends où il veut en venir, cela ne fonctionne pas.
Je viens de le finir. J’ai été gênée par le mélange entre ce qui arrive à Lampedusa et la vie personnelle de l’auteur (souvenir d’enfance, relation avec son père, son oncle), tout ceci sans césure. Du coup je n’ai pas réussi à entrer dans le livre.
Un peu comme moi alors !
Et bien dommage alors car le sujet est fort et méritait mieux. ;(
Oui, c’est ça, le déception est d’autant plus grande.
oh mince, qu’un sujet pareil soit mal traité, c’est du gâchis! Dommage, dommage!
Les avis sont assez partagés sur ce livre alors à toi de voir si tu veux quand même tenter ta chance.
Ce ne sera donc pas ton préféré de cette sélection.
C’est certain !
Dommage avec un tel sujet, je vais m’abstenir, en même temps ça m’arrange, j’en ai déjà tellement.