Max -Konrad von Kebnersol pour les autorités- est un exemple parfait du programme Lebensborn initié par Himmler et mis en place dès 1933 en Allemagne. Il est né le 20 avril 1936, date anniversaire du Fürher. C’est pour cette raison qu’il a été baptisé par Hitler lui-même. Dès sa naissance, on l’a pesé, mesuré et observé sous tous les angles pour être certain qu’il répondait à tous les critères de perfection de la race aryenne et qu’il n’était pas nécessaire de l’éliminer.
Sa mère a été scrupuleusement sélectionnée par les nazis et son père est un soldat SS. Ils ne se connaissaient pas. Leur rencontre a été organisée pour qu’ils conçoivent un enfant et c’est tout. Comme toutes les femmes sélectionnées pour ce programme, la mère de Max l’a nourri pendant quelques mois au sein, sous étroite surveillance, dans un endroit conçu exprès pour élever la future élite de la nation. Ils ont ensuite été séparés de force et ont continué leur vie chacun de leur côté sans avoir de nouvelles l’un de l’autre.
A travers l’histoire de Max, ce sont toutes les atrocités commises par l’Allemagne nazie que Sarah Cohen-Scali donne à voir aux adolescents. Extrêment bien documenté, il couvre la période 1936-1945, de l’apogée du Reich à sa défaite. Le lecteur découvre l’endoctrinement et les conditions dans lesquelles les enfants étaient éduqués par des nazis prêts à tout pour parvenir à leurs fins. La façon de penser de Max et son comportement font froid dans le dos. Tout petit, il est déjà conditionné. Ses réflexes dérangent et mettent mal à l’aise le lecteur. Max est un roman qui prend aux tripes et qu’on ne peut pas lâcher avant la fin.
COHEN-SCALI, Sarah, Max, Gallimard jeunesse, 2012.
Vu que j’enchaîne les lectures sur la Seconde guerre mondiale (et c’est un peu hasard), je devrais continuer avec celui-ci puisque j’en ai entendu beaucoup de bien.
Je l’ai découvert grâce à la blogosphère !
Tout le monde dit le plus grand bien de ce roman, il faudrait que je le lise.
Un grand coup de coeur et coup de poing. Mais je pense qu’il faut faire attention et ne pas le faire lire trop tôt parce qu’il est quand même très dur. Avant la seconde (15ans), ça me semble difficile.
pour les élèves, ils ont besoin d’un « choc » parfois pour comprendre et s’intéresser à la question. Je ne connais pas celui-ci mais je retiens.
pourvu qu’il soit à la médiathèque !
Allez cette fois, je l’achète et je le lis
Merci de me signaler ce livre. J’en note la référence et en conseillerai l’achat au CDI. Et je vais le lire aussi.
Bon dimanche.
Un roman de littérature jeunesse comme je les aime.